Bascule nous conte l'histoire d'un lapin pourchassé par un renard affamé. Dans sa fuite, le lapin traverse un pont en bois en assez mauvais état. Le renard le suit et lorsqu'il est sur le pont crac... celui-ci se détache des deux côtés et n'est plus retenu que par deux longues tiges en bois. Le renard et le lapin sont obligés de stabiliser la planche sur laquelle ils se trouvent sous peine de plonger dans la rivière...Contraint de ne plus bouger, ils passent jour et nuit à se parler, à pactiser l'un avec l'autre. Mais lorsque le vent se lève et qu'ils réussissent à s"échapper de cette planche menaçante, la faim du renard reprend le dessus et le voilà reparti à chasser le lapin mais...

Yuichi Kimura, auteur japonais, nous narre une fable animalière qui n'est pas sans nous rappeler les fables de Jean de La Fontaine. L'auteur et l'illustrateur  Kashiro Hata ont associé la fable et l'illustration afin de rendre agréable et drôle leur histoire. De nombreuses onomatopées intégrées dans l'illustration permettent de faire le lien entre le texte et l'image mais aussi de faire participer le lecteur à l'histoire. Les onomatopées  empêchent le lecteur de lire cette fable à voix basse. L'illustrateur joue avec les couleurs vives et avec les plans afin de faire d'intégrer le lecteur à l'histoire. 

Les couleurs des illustrations ont d'ailleurs contaminé le texte dont la couleur change selon les personnages. Le plan  éloigné de la poursuite laisse place au gros plan qui illustre le rapprochement qui s'opère entre les deux animaux. Le texte est rythmé selon l'action et l'inaction des personnages. Le pont, qui est au centre de cette fable, permet de voir que le plus peureux n'est pas forcément le plus malingre. Et c'est avec un amusement que l'on découvre un lapin obligé de rassurer le renard. Car si c'est le lapin qui a peur du renard, c'est avec un renard qui fait pipi de peur que cette histoire s'achève. L'humour est très présent dans ce livre.

Destinée aux parents pour qu'ils la racontent à leurs enfants, cette fable nous rappelle que les apparences sont souvent trompeuses.

Nicolas Sannier, Deust2, novembre 2006