Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?


Recherche


Index des rubriques

Ailleurs sur Joueb.com

Livres et bibliothèques
"Si même les arbres meurent", de Jeanne Benameur
--> par Nicolas Sannier

Deux enfants, Céline et Matthieu, apprennent à l'hôpital  qu'Adrien, leur père, est dans le coma. Il y a très peu de chances pour que celui-ci se réveille un jour. Leur mère, Dominique, très affaiblie par la douleur, n'arrive plus à s'occuper d'eux. Laissés seuls, Céline et Matthieu s'imaginent un monde dans lequel ils deviendraient Petite Montagne et Aigle Brun, les deux seuls êtres capable d'aider leur père, devenu Grand Aigle, à se réveiller. S'enfermant dans leur monde, les enfants refusent toutes aides extérieurs et s'isolent, loin de l'école et des amis.

Peu à peu, Céline ne croit plus au monde imaginé par Matthieu alors que celui-ci s'obstine à refuser la réalité.  Mais lorsque sa mère lui apprend que son père ne se réveillera jamais, Matthieu n'arrive pas à assumer cette nouvelle et seule la rencontre d'un balayeur atypique au sous-sol de l'hôpital pour qu'il finisse par accepter cette réalité.

Si même les arbres meurent écrit  est un livre sur le thème difficile du le deuil. Ce thème touche directement l'auteur, qui a perdu son père à l'âge de vingt ans et dont l'absence a de son propre aveu laissé un "trou".  Et en effet, durant tout le livre, c'est vraiment un vide que va causer cette disparition. L'absence du père est non seulement la disparition d'un proche, d'un repère important, mais aussi celui de l'autorité.

Dès la couverture du livre, dont l'illustration, composée de couleurs froides, montre un couloir d'hôpital, le lecteur s'attend à une histoire assez difficile. Le format du livre, de par la profondeur qu'il donne à ce couloir d'hôpital, donne une impression de malaise. Jeanne Benabeur nous narre cette histoire de manière simple et poétique. La poésie apparaît notament lorsque les enfants s'imaginent dans leur monde et se retranchent de la réalité. Les phrases sont courtes, il n'y a pas de mots de vocabulaire compliqués sans que cela ne retire rien à la force du récit. L'absence d'illustration n'est en aucun cas une gêne, et seuls les mots comptent dans cette histoire, ceux de l'infirmière, ceux du balayeur notament.  Et l'absence d'illustration permet d'insister sur l'importance des paroles.

On suit pas à pas l'évolution de Mathieu et Céline qui vont passer du refus de la "mort" à son acceptation. Mais Jeanne Benabeur n'arrête pas son récit au point de vue de ces enfants et nous suivons aussi les réactions de la mère, de l'infirmière, du meilleur ami de Mathieu pendant cette période d'attente. Car cette attente n'a pas que des effets que sur la famille directement impliquée,  et le refus de Mathieu de se faire aider par son ami est l'un des axes de ce livre. Ce n'est que lorsqu'il acceptera l'aide du balayeur de l'hôpital que Mathieu commencera à accepter la mort annoncée de son père.

Ce livre, de par son thème, est destiné aux enfants qui sont au collège mais aussi à des personnes beaucoup plus agées qui se sentiront impliquées par l'histoire.

Nicolas Sannier, Deust 2, novembre 2005

BENABEUR, Jeanne. Si même les arbres meurent. éd. Thierry Magnier

Ecrit par Nicolas Sannier, le Samedi 10 Décembre 2005, 08:48 dans la rubrique "Critiques Lille 3".