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Livres et bibliothèques
Les rêves de mamans produisent des montres, d'Alberto Moravia
--> par Cécile Bailly
Il n’y a pas si longtemps -quelques milliard d’années- la vie était beaucoup plus facile qu’aujourd’hui. Quand quelque chose n’allait pas, Mère Nature était là. Elle créait les éléments, les plantes, les bêtes… Un jour elle décida de créer un animal qui sauverait le monde et le lendemain… Moravia est considéré comme un auteur moraliste, méditant sans cesse sur le monde et en dénonçant la réalité. On retrouve ces aspects dans ce conte. Il nous  raconte en sept petites histoires les mésaventures des Porcelets, de Perche et Sanglier, de Kangourou, de Gorillet, d’Hippopotame, de Caméléone et des Hommes.
Mère Nature veut par exemple créer un monde où règne la raison. Des porcelets viennent se plaindre des sangliers méchants et autoritaires. Alors Mère Nature crée un être raisonnable pour sauver les sangliers : c’est l’Homme qui va, en réalité, s’occuper des porcelets pour ensuite les manger. Les personnages rêvent, désirent, mais toutes leurs illusions vont les conduire à leur perte à cause des conseils que leur donnent les personnages qui les entourent. Ainsi Gorillet fait ce que son père lui dit de faire, c’est-à-dire de suivre le courant du fleuve pour arriver au but, mais Gorillet se fait piéger et se retrouve capturé par des humains et emprisonner dans un cirque  mais aussi et surtout à cause des humains. Pour Moravia, les humains ne sont pas conscients de leurs actes. Il affirme avec fantaisie et allégation que la nature humaine est affligeante : l’homme n’est pas un être raisonnable, l’homme est stupide, l’homme détruira le monde etc.

     Cependant l’auteur n’en fait jamais trop. Bien que les quelques illustrations d’Anaïs Vaugelade dénués de couleur qui rendent compte de la malheureuse situation des personnages et donc accentuent l’aspect tragique des histoires, l’élégante union du réel (le monde, les hommes etc.) et de l’imaginaire (les animaux qui parlent, la Mère Nature…) ainsi que la pratique d’un humour pudique mais efficace et d’un jeu avec les mots (le Pèh-réh-ther-nelh ou

encore l’invention de proverbes « une mer lave l’autre et toutes les deux lavent le riz ») relativise le caractère sombre des histoires et évitent que le texte ne devienne doctrinal et ennuyeux.

    Un beau conte qui sort de l’ordinaire, ici les personnages ne finissent pas heureux et mariés mais mangés ou enfermés. Alberto Moravia amène le lecteur à réfléchir sur ces actes, à avoir une autre vision du monde et à ne pas forcément faire confiance aux autres. Un livre à conseiller aux enfants à partir de 10 ans et aussi à leurs parents.

 

BAILLY Cécile, DEUST 2. Le 15/11/2005

MORAVIA, Alberto. Les rêves de maman produisent des monstres. l'Ecole des loisirs, 2001. 96 p. ( Neuf). ISBN 2-211-06274-1
Ecrit par cloock, le Mercredi 9 Novembre 2005, 18:24 dans la rubrique "Critiques Lille 3".